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L’Adoration des mages extrait de l’évangile apocryphe dit L’Evangile arménien de l’Enfance (X, 1-25), Ve ou VIe siècle traduction P. Peeters (1870-1950) Joseph et Marie étaient demeurés avec l’enfant dans la caverne et sans se montrer, pour que personne n’(en) sût rien. Mais après trois jours, c’est-à-dire le 23 de tebeth, ou 9 janvier, voici que les mages d’Orient, qui étaient partis de leur pays et s’en étaient allés avec une armée nombreuse, arrivèrent en la ville de Jérusalem après neuf mois. Ces rois des mages étaient aussi trois frères. Le premier était Melkon, roi des Perses. Le second était Gaspar, roi des Hindous ; le troisième était Balthasar, rois des Arabes. Les chefs de leur armée investis du commandement général, étaient douze. Les troupes de cavalerie qui les accompagnaient comptaient douze mille hommes, quatre mille de chaque royaume. Tous (étaient venus), sur l’ordre de Dieu, de la terre des mages, des régions de l’Orient leur patrie. Car lorsque l’ange du Seigneur eut annoncé à la Vierge Marie le nouvelle qui la rendait mère, comme nous l’avons déjà rapporté, au même instant, il s’en fut, de par l’Esprit-Saint, les avertir d’aller adorer l’enfant nouveau-né. Eux donc, ayant pris leur parti, se réunirent en un même lieu ; et l’étoile qui les précédait les conduisit ; avec leurs troupes, en la ville de Jérusalem après neuf mois de voyage. (…) Et les princes d’en furent raconter à Hérode tout ce qu’ils avaient entendu des mages. Hérode alors s’étant levé vint trouver les mages et leur dit : « À quelle fin avez-vous fait un si grand voyage (pour venir) en ce pays, avec cette nombreuse armée et ces présents ? » Les mages dirent : « Voici pourquoi nous sommes venus et ce que nous voulons vous demander. Nous avons entendu dans notre pays que le fils d’un roi va naître au pays de Judée, et nous sommes venus pour le voir et l’adorer. » Lorsqu’il eut entendu cela, Hérode en fut vivement frappé, et il s’effraya de la parole qu’ils avaient dite. Il leur dit : « De qui avez-vous entendu ce que vous dites, ou qui vous l’a rapporté ? » Les mages dirent : « Nous en avons (reçu) de nos ancêtres le témoignage écrit, qui a été gardé (sous pli) scellé. Et durant de longues années, de génération en génération, nos pères et les fils de leurs fils sont demeurés dans l’attente, jusqu’au moment où cette parole est venue à se réaliser devant nous. Elle nous a donc, sur l’ordre de Dieu, été manifestée dans une vision, par le ministère d’un ange. Et nous sommes venus en ce lieu, que le Seigneur nous a indiqué. » Hérode dit : « D’où tenez-vous ce témoignage connu de vous seul ? » Les mages dirent : « Le témoignage que nous possédons de vient ni de l’homme, ni de personne. C’est un ordre divin concernant un dessein que le Seigneur a promis d’accomplir en faveur des enfants de hommes, (ordre) qui s’est conservé chez nous jusqu’à ce jour. » Hérode dit : « Où est ce livre que votre peuple possède seul à l’exclusion de tout autre ? » Les mages dirent : « Aucun autre peuple ne connaît ceci, ni par ouï-dire ni par intelligence. Seul notre peuple en possède le témoignage écrit. Car lorsque Adam eut quitté le Paradis, et que Caïn eut fait périr Abel, le Seigneur Dieu donna à Adam Seth, l’enfant de consolation, et avec lui, cette lettre écrite, fermée et scellée par le doigt de Dieu. Seth la reçut de son père et la donné à ses fils. Ses fils (la donnèrent) à leurs fils, de génération en génération. Et jusqu’à Noé, ils se passèrent l’ordre de garder soigneusement cette lettre. Noé la donné à Sem son fils, et les fils à leurs fils. Puis ceux-ci l’ayant reçue, la donnèrent à Abraham. Abraham la donna au grand prêtre Melchisédec, et par cette voie notre peuple (la reçut), au temps de Cyrus, roi de Perse. Et nos pères l’ayant reçue la déposèrent en grand honneur dans une salle. Enfin la lettre parvint jusqu’à nous. Et nous, ayant reçu cet écrit, nous connûmes à l’avance le nouveau monarque, fils du roi d’Israël. » (…) Les mages arrivèrent tout joyeux à l’entrée de la caverne ; ils aperçurent l’enfant dans la crèche des animaux, et ils se prosternèrent devant lui, la face contre terre, rois, princes, grands seigneurs, et tout le reste du peuple composant leur nombreuse armée ; et chacun à son tour apportait ses présents et les lui offrait. En premier lieu vint Gaspar, roi de l’Inde. Il étala du nard précieux, de la myrrhe, de la cannelle, de la cinnamome, de l’encens et d’autre aromates et essences odoriférantes. Et aussitôt un parfum d’immortalité de répandit dans la grotte où ils étaient établis. Puis Balthasar, roi des Arabes, ouvrant ses opulents trésors, en tira pour les offrir de l’or, et de l’argent, des pierres précieuses, des perles magnifiques et des saphirs de grands prix. À son tour, Melkon, roi des Perses, apporta de la myrrhe, de l’aloès, de la mousseline, de la pourpre et aussi des rubans de lin. (…)