txt-apocry-jerome

Mort de Saint-Jérôme et apparition à Saint-Augustin

extrait du Hierominianum de Giovanni d\'Andrea (1270–1348), IIe siècle, cité par Louise Pillon dans un article publié en 1908 Ces paroles finies [un très long discours de Jérôme à ses frères], le glorieux saint reçut le corps du Seigneur et revint se coucher à terre; les mains croisées sur la poitrine, il chanta le cantique de Siméon ; lorsqu’il eut fini, une telle lumière environna le lieu où il était que les assistants ne le virent pas mourir, tant était grande la splendeur qui faisait vibrer leurs regards, et dans cette lumière les uns virent une troupe d’anges volant çà et là comme ont coutume de faire les hirondelles ; d’autres ne virent pas cela, mais entendirent une voix du ciel qui disait : « Viens, mon bien-aimé, il est temps que tu reçoives la « récompense des travaux que tu as, à cause de moi, vaillamment supportés. » D’autres entendirent seulement la voix de saint Jérôme : «  Voici que je viens, miséricordieux Jésus, reçois l’âme que tu as «  rachetée de ton sang. » (…) À l’heure même où saint Jérôme mourait , saint Augustin se disposait à lui adresser une épître sur la béatitude des âmes élues; dans sa cellule, déjà le papier et la plume étaient prêts, déjà la formule de salutation était écrite, lorsqu’une lumière et un parfum ineffables pénétrèrent dans la pièce et il entendit une voix disant  : « Augustin, Augustin, que cherches-tu ? crois-tu pouvoit faire entrer la mer entière et l’orbe de la terre en un vase exigu ou bien arrêter le mouvement des cieux, ou voir, entendre, comprendre ce que l’œil de l’homme n’a pas vu, ce que son oreille n’a pas entendu, ce que son cœur n’a pas ressenti? » (…) Et Augustin, ayant demandé en tremblant qui lui parlait, la voix répondit qu’elle était celle de l’âme de Jérôme qui, à cette heure de Complies, s’était séparée du corps pour aller vers le royaume des Cieux.