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Hercule contre l’Hydre

extrait du livre II de la Bibliothèque d’Apollodore, 1er ou 2e siècle
traduit par Étienne Clavier (1762-1817)

Le second des travaux qu’il lui ordonna, fut de tuer l’Hydre de Lerne. Cette Hydre, nourrie dans les marais de Lerne, sortoit dans les champs ; ravageoit le pays et détruisoit les troupeaux. Elle étoit d’une grandeur démesurée ; elle avoit neuf têtes, dont huit étoient mortelles, et la neuvième immortelle. Hercule monté sur son char, qu’Iolas conduisoit, arriva à Leme, où il arrêta ses chevaux. Ayant trouvé l’Hydre sur une petite élévation, près des sources de la fontaine Amymone où étoit son repaire, il la força à en sortir en lui lançant des traits enflammés. Il la saisit alors et l’arrêta : mais, s’étant entortillée autour d’un de ses pieds, elle l’entravoit lui-même. Il frappoit ses têtes à coups de massue, et cela ne servoit de rien, car pour une qu’il abattoit, il en renaissoit deux : de plus, un cancer monstrueux prêtoit secours à l’Hydre en le mordant au pied, il commença donc par tuer le cancer ; il appela ensuite à son aide Iolas, qui ayant mis le feu à une partie de la forêt voisine, brûloit avec des tisons enflammés les têtes à mesure qu’elles repoussoient, et les empêchoit de renaître. Etant ainsi parvenu à détruire ces têtes renaissantes, il enterra celle qui étoit immortelle sur le chemin de Lerne à Eléonte, et mit une très grosse pierre dessus. Ayant ensuite ouvert son corps, il trempa la pointe de ses flèches dans son fiel. Eurysthée ne voulut point que cette action fut comptée dans les douze travaux, parce que, pour détruire l’Hydre, il avoit eu besoin du secours d’Iolas.

 

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