La grammaire

extrait du Metalogicon de Jean de Salisbury écrit en 1159
traduction contemporaine par Harold Boniface

Si, par conséquent, la grammaire est si utile et la clé vers toute chose écrite aussi bien que la mère et l’arbitre de tout discours, qui pourrait l’exclure du seuil de la philosophie, sinon celui qui pense que l’exercice philosophique ne nécessite nulle compréhension de ce qui a été dit ou écrit?
En conséquence, ceux qui souhaite condamner ou bannir la grammaire essayer effectivement de prétendre que l’aveugle et le sourd sont plus aptes à l’étude philosophique que ceux qui, par la grâce de la nature, ont reçu et jouisse encore de la vigueur de tout leurs sens.

Si ergo tantum utilitatis praestat [grammatica], et clavis est omnium scripturarum et totius sermonis mater et arbitra, quis eam a philosophiae liminibus arcebit, nisi qui intelligentiam eorum quae dicuntur aut scripta sunt ad philosophandum credit esse superfluam ? Utique qui eam abiciunt aut contemnunt caecos et surdos philosophicis studiis faciunt aptiores, quam eos quibus naturae gratia integri sensus vigorem contulit et conservat.

METALOGICON I, 21 (34-41)