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Sainte Dorothée extrait de La Légende dorée de Jacques de Voragine, 1266, traduction contemporaine du latin : Énora Affublon La glorieuse vierge martyr Dorothée était issus d’une famille de sénateur, de sang noble son père se nommait Doro et sa mère Théa. En ce temps là, les chrétiens étaient de plus en plus persécutés en terre romaine. La Rome décadente pillait non seulement les domaines, mais aussi les champs, les vignes, les armées et les demeures. C’est pourquoi Doro rejetant les idoles, emmena sa femme et ces deux enfants, Christian et Calista au royaume de Cappadoce où il engendra une fille. C’est de la vie de cette dernière dont je veux vous parler. Ainsi sa seconde fille fut baptisée secrètement selon la tradition Chrétienne par un saint évêque qui lui donna un nom formé de la combinaison du nom de sa mère et de celui de son père. Dorothée était une jeune fille pleine de l’esprit saint et vertueuse, toute tournée vers la paix. Sa beauté surpassait celle de toutes les filles du pays. C’est pourquoi l’envieux serpent ennemi de la vertu nommé Fabrice, intolérant préfet de cette province, tourmentait la vierge Dorothée de son amour. Convoitant la chair concupiscente de celle-ci, il la fit quérir, promettant trésor et dot illimitée pour l’inciter à l’épouser. En apprenant cela la douce Dorothée qui méprisait comme poussière les richesses terrestres avoua avec témérité qu’elle était fiancée au Christ. À ces mots Fabrice rentra dans une grande colère et bientôt il fut ordonné qu’on l’a plonge dans un baril rempli d’huile bouillante. Mais avec l’aide du Christ elle resta intact, comme si on l’avait oint d’un simple baume. De nombreux paysans ayant assisté à ce miracle se convertirent au Christianisme ; Fabrice crédule pris pour acte de magie la survie de Dorothée et cette dernière resta captive neufs jours sans nourriture. Nourri par de saints anges elle apparue au tribunal plus belle que jamais et tous se demandaient comment, après tant de jours sans nourriture, elle paraissait si belle. Fabrice toutefois dit qu’elle échapperait à la torture seulement si elle adorait leurs dieux. Dorothée répondit : « J’adore Dieu et non les démons et tes dieux sont de ceux-là. » Et levant les yeux au ciel elle se prosterna à terre priant le Seigneur pour montrer la suprématie du seul Dieu. Fabrice avait fait ériger une colonne surplombé d’une idole qu’une multitude d’Anges fougueux vint réduire en miettes point que nulle morceau de la colonne ne put être retrouvé. Et ayant entendu la voix des démons dans la pièce, Dorothée s’écria : « Pourquoi nous dévastes-tu ainsi ? » Et des dizaines de milliers de païens se convertirent aux Christ, et entrèrent eux aussi dans la palme du martyr. » Puis, on la suspendit en l’air par les pieds, on écharpa son corps avec des crochets, on l’a châtia à coup de bâtons, on l’a fouetta pour ensuite appliquer sur les seins de la vierge à moitié morte des torches brûlantes et ce jusqu’au lendemain. Le matin plus aucune tâche, plus aucune blessure, n’étaient visible. De ce fait, même le gouverneur admiratif dit : « En plus d’être une femme très agréable et respectable, tu es en effet assez chaste. » Et il fit quérir pour elle son frère et sa sœur, Christian et Calista, qui par crainte de la mort s’étaient éloignés du Christ, de manière à ce qu’elles arrachent leur sœur Dorothée aux Christ. Celle ci cependant les exhortant avec calme, ôta l’aveuglement de leur cœur et les convertit au Christ. Apprenant cela, Fabrice fit ligoter les deux frères dos à dos et jeter dans le feu pour y être brûlé. Et demanda à Dorothée : « Jusqu’où va tu nous pousser, sorcière ? Ou bien tu t’offres à moi en sacrifice et tu vivras ou bien tu es condamnée à la peine capitale. » Celle-ci, le visage radieux, répondit : « quelque soit les violences dont tu useras, je les accepterai pour le seigneur Jésus, mon seul fiancé, dans le délicieux jardin duquel je cueillerai des roses et des pommes et serai heureuse pour l’éternité. Entendant ces mots, le tyran rugit en lui-même et commanda que sa beauté et son visage soient brisés à coup de verges et de bâtons puis qu’une fois les tortionnaires épuisés nulles traces de ses charmes restant, on la garde en prison jusqu’au lendemain. Au matin, on l’a fait sortir, intact grâce aux bons soins de notre seigneur, et on la condamne à la peine capitale. Elle est donc emmenée en dehors de la cité, voyant cela, Theophilus, secrétaire du roi, par raillerie lui demanda de lui envoyer des roses du jardin de son époux, ce qu’elle lui promit. Mais quand elle se rendit au lieux de sa décapitation, elle pria le seigneur devant tout le monde, c’est pourquoi par la suite son nom rappellerait l’honneur et la mémoire de ses souffrances. De toute manière elle était entièrement sauvé par ses souffrances et surtout sa pudeur, elle s’était affranchie par la pauvreté et son crime sans fondement, et enfin elle obtiendrait le renvoi de tout les pêcheurs à une vie contrite, les femme accouchante qui invoqueraient son nom verraient aussitôt la douleur s’en aller. Et voici qu’une voix du ciel se fit entendre : « Viens, mon élu, toutes tes prières seront excaucées » Dorothée s’était inclinée sous les coup du bourreau quand apparu un enfant, vêtu de pourpre, pieds nu, les cheveux bouclés ; de ses vêtement des étoiles apparaissaient. Il tenait dans sa main un mouchoir et un panier avec trois roses et autant de pommes. Dorothée lui dit : « Je te prie mon seigneur d’apporter ceci au secrétaire Théophilus » Puis elle fut décapitée et sa promesse au Christ fut tenu. La vierge martyr Dorothée endura ces souffrances en l’an du seigneur 287 au treizième jour du mois de Février sous le joug de Fabrice gouverneur sous Dioclitien et Maxime, empereur romain. Théophilus, quant à lui, se tenait dans le palais du gouverneur quand un enfant lui apparût et, lui faisant face, lui dit à part : «  Ma sœur Dorothée t’envoie comme promis des roses et des pommes du paradis » Puis l’enfant disparut. Alors Théophilus se répandit en éloge et glorifia le Christ, Dieu de Dorothée, qui en ce mois de février par sa magnitude fit éclore de la terre gelée une espèce de buisson dont les branches se recouvrirent de roses et de pommes que, comme il l’avait voulu, le seigneur lui avait envoyé, que son nom soit sanctifié. De cette assertion et de la prédication presque tout le pays se convertit. Voyant cela, le tyran à l’origine des tortures qui menèrent au martyr de Dorothée changea du tout au tout et pris part au vrai baptême sacré puis communia du corps et du sang du Christ. Elle suivit la voie du Christ, c’est pourquoi on glorifie sa sainteté qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit, pour toujours et à jamais. Amen. Gloriosa virgo et martir Dorothea ex patre Doro et matre Thea fuit progenitia ex nobili sanguine senatorum. Gloriosa virgo et martir Dorothea ex patre Doro et matre Thea fuit progenitia ex nobili sanguine senatorum. Illis temporibus viguit persecutio christianorum in terra Romanorum. Unde ipse Dorus spernens ydola, Romana derelinquens praedia cum possessionibus, agris, vineis, castris ac domibus transfretavit cum uxore sua et duabus filiabus Christen et Calistem perrexit in regnum Cappadociae venitque in civitatem caesaream ibique habitans genuit filiam, de cujus vita nunc intendimus loqui. Et ipsa genita secundum morem christianorum occulte baptizata est a quodam episcopo sancto, qui nomen ei imposuit ex patre et matre compositum. Dorothea autem ipsa puella repleta est spiritu sancto, virtutibus et omni pacis disciplina imbuta, formosa valde super omnes puellas regionis illius. Quo invidus serpens inimicus castitatis diabolus non sustinens Fabricium terrae praefectum in amorem virginiuis Dorothea stimulans ut ipsam carnali concupiscentia appeteret spondens thesaurum et res absque compoti determinatione pro dote prodere ipsam legitimo toro produceram. Audiens hoc dulcis Dorothea quasi lutum terrae despiciens terrenas divitias et intrepide se Christo desponsatam fatebatur. Quod audiens Fabricius furore succensus mox eam in dolium plenum ferventis olei mitti jussit ipsaque adjutorio Christi illaesa manens, ac si balsamo ungeretur. Multi autem paganorum vicentes hoc miraculum intra se ad Christum convertuntur, Fabricius vero credens hoc magicis artibus fieri, ipsam in carcerem reclusit novem diebus absque ciborum alimentis. Quae nutrita a sanctis angelis dum producitur ad tribunal, pulchrior, quam nunquam visa fuerit, apparuit cunctique mirabantur, quod tot diebus absque cibo tam formosa videretur. Fabricius vero dixit: nisi Beos in praesente adores, equulei poenas non evades. Dorothea respondit: Deum adoro, non daemonem; Dii enim tui daemones sunt. Et prostrata in terram elevatisque in coelum ocuilis oravit ad dominum, ut ostenderet omnipotentiam suam, et quod ipse sit solus Deus et non alius praeter eum. Erexerat namque Fabricius columnam et desuper idolum. Et ecce multido angelorum cum impetu veniens conterit idolum, quod nec particula columnae inveniretur. Et audita est vox daemonum per aera clamantium: Dorothea, cur nos sic devastas ? Et multa millia paganorum ad christum manifeste convertebantur, qui etiam martirii palmam ingressi sunt. Ipsa autem Dorothea equuleo est suspensa pedibus elevatis, uncis laceratur corpus ejus, virgis castigatur, flagelis flagellatur, deinde ad mammillas virginis faculae ardentes applicatae sunt et ipsa semimortua usque ad crastinum reclusa est. De mane producta nec ulla macula nec ulla laesio apparuit. De quo etiam cum ipse praeses miraretur, dixit ei: adhuc reveratis amoena puella, satis namque castigata es. Et misit eam ad duas sorores suas, Christen et Calisten, quae metu mortis a Christo recesserant, ut ipsae Dorotheam sororem suam a Christo avellerent. Dorothea autem leniter alloquens praedictas sorores, auferens ab iis caecitatem cordis et eas ad Christum convertit. Quod audiens Frambicius ambas sorores dorso ad dorsum ligari fecit et in ignem projici et cremari. Et dixit Dorotheae: quousque, malefica, nos protrahis ? aut sacrifica et vives, aut sententia capitali plecteris. Illa laeto vultu respondit: quicquid vis, passura sum pro Christo domino et sponso meo, in cujus horto deliciae, et rosas cum pomis colligam et laetabor cum ispo in aeternum. Hoc audiens tyrannus in se ipsum infremuit praecepitque, ut pulchritudo ejus et facies ejus baculis et fustibus caederetur, et ut torores fatgarentur et quod nec vestigia faciei in ipsa apparerent, et in carcere servata in crastinum. De mane vero producitur illaesa a salvatore nostre curata, sententia capitali judiciatur, et dum extra muros ducitur, videns eam Theophibus protonotarius regni quasi illusorie rosas de viridario spondi sui petens sibi mitti, quod illa promisit. Cum autem venit ad locum decollationis, rogavit dominum pro omnibus, qui ad honorem sui nominis suae memoriam passionis peragerent, ut in omnibus salvarentur tribulationibus et praecipue a verecundia, paupertate et a falso crimine liberarentur et in fine vitae contritionem et remissionem omnium peccatorum obtinerent, mulieres vero parientes nomen ejus invocantes celerem sentiant in doloribus profectum. Et ecce vox de coelo audita est: veni, electa mea, omnia, quae petiisti, impetrasti. Dorothea vero inclinata ad ictum spiculatoris apparuit puer purpura indutus, discalceatus, crispo capite, in cujus veste stellae fuerunt, ferens in manu orarium, id est sportulam cum tribus rosis tot malis. source : édition de 1890 publié par Apud Guilelmum Kœbner